Le palmier à huile, premier corps gras végétal au monde

L’exploitation de l’huile et des amandes du palmier Elaeis remonte à la nuit des temps dans les régions du pourtour du golfe de Guinée.Ainsi, le palmier à huile, premier fournisseur de corps gras végétal de la planète devant le soja, est cultivé pour ses deux huiles comestibles :
- l’huile de palme rouge, extraite de la pulpe du fruit : 18 à 26 % du poids frais de régimes,
- l’huile de palmiste, extraite de l’amande du fruit : 3 à 6 % du poids frais de régimes

L’extraction de l’huile de palme

Elle se fait, sur les lieux mêmes de production, dans les 48 heures qui suivent la récolte, après cuisson des régimes (stérilisation), égrappage puis pressage des fruits et décantation. Les huileries modernes sont de grande capacité (20 à 120 tonnes de régimes frais par heure) tandis que les huileries artisanales, seulement en Afrique, traitent moins de une tonne par heure, sinon par jour. L’huile brute obtenue est d’une belle couleur rouge, due à la présence de caroténoïdes.
L’huile de palme est utilisée
- à 80 % pour l’alimentation humaine : margarine, matière grasse végétale de base, huile alimentaire, huile de friture et graisses spécialisées …
- pour la fabrication de dérivés à usages industriels : acides gras, savons et cosmétiques, savons industriels, encres, résines, esters méthyliques, aliments pour animaux (tourteau)…
L’industrie agroalimentaire est grande consommatrice d’huile de palme et de ses dérivés. L’huile de palme rouge doit alors être raffinée, blanchie et désodorisée, puis séparée en ses différents composants. Les nombreux produits obtenus permettent de fabriquer des huiles de table, des margarines, des substituts de beurre. Ces matières grasses entrent dans la composition de pâtisseries industrielles, produits de chocolaterie, confiseries, glaces et même substituts de repas à visée diététique.Bien souvent ces produits sont fabriqués avec des mélanges d’huiles végétales (palme, soja, colza, tournesol), les unes pouvant se substituer aux autres en fonction de leurs prix relatifs.Dans de nombreux pays d’Afrique, l’huile de palme sert traditionnellement d’huile de cuisson. Consommée à l’état brut, c’est une composante incontournable de la préparation de nombreux mets africains.L’huile produite, en Amérique latine, à partir de l’hybride interspécifique E. guineensis x E. oleifera, plus riche en acides gras insaturés et en caroténoïdes que l’huile de palme standard, est considérée comme un équivalent tropical des huiles d’olive.

Des propriétés spécifiques et une qualité nutritionnelle irréprochable

L’huile de palme se comporte comme les huiles de maïs, tournesol, soja ou colza, riches en acides gras essentiels. Le raffinage n’affecte que peu sa teneur en anti-oxydants (tocophérols et tocotriénols). A l’état brut, sa forte teneur en caroténoïdes accroît le taux de vitamine A du sang d’où son effet préventif sur certaines maladies des yeux.Des études ont montré l’effet positif d’une alimentation à base d’huile de palme sur les maladies cardiovasculaires et sur la survenue de certains cancers.Résistante aux hautes températures, elle est prioritairement utilisée dans les bains de friture.

A propos de l’huile de palmiste

L’huile de palmiste fait partie des huiles lauriques, au même titre que l’huile de coco (39 à 54 % d’acide gras laurique) avec laquelle elle se partage les mêmes marchés. Dans les huileries de palme, après pressage et extraction de l’huile de palme, les coques de noix sont cassées, les amandes récupérées et séchées. Elles sont ensuite acheminées vers de grandes unités de trituration de graines pour l’extraction de l’huile de palmiste (50 % du poids sec d’amande de palmiste).Cette huile représente 8-10 % de la production d’huile de palme, soit un appoint appréciable dans le bilan économique de cette filière. Les débouchés de l’huile de palmiste sont nombreux : huile de cuisson en mélange avec d’autres huiles végétales, margarine, savonnerie et cosmétique, oléochimie.

Les sous-produits des huileries de palme
Les rafles, les fibres de la pulpe, les effluents liquides et solides, les tourteaux ont de nombreuses valorisations possibles. - Bioénergie : les fibres sont brûlées dans des chaudières spéciales qui produisent de la vapeur d’eau sous pression pour la stérilisation des régimes et la fabrication de l’énergie électrique nécessaire au fonctionnement de l’usine. Les huileries de palme sont autosuffisantes en énergie et contribuent à l’électrification des villages voisins. La fermentation des effluents d’huilerie produit du gaz méthane utilisable pour le fonctionnement de groupes électrogènes ou de motopompes.
- Amendements : les rafles, riches en matière organique et éléments fertilisants sont retournées dans les palmeraies en l’état ou après compostage réduisant d’autant les besoins d’engrais chimiques dans la plantation.
- Aliments pour le bétail : ils sont fabriqués à partir du tourteau de palmiste et des effluents.

Les autres usages du palmier à huile
Outre le fruit, d’autres parties sont fréquemment utilisées : en Afrique, la sève fermentée (vin de palme et alcools de palme), le cœur (chou palmiste), le stipe (ébénisterie), les palmes (toitures)…L’huile de palme peut être utilisée comme carburant dans les moteurs diesels, soit à partir de l’huile pure, dans des utilisations « de niche » ; soit après transformation en esther méthylique, mélangé au gazole.